Les communiqués de l'Observatoire du nucléaire
avant la catastrophe nucléaire au Japon

 


2 février 2011 - Tribune de l'Observatoire du nucléaire sur :

le-monde.fr.gif (1836 octets)

L'énergie nucléaire est en déclin en France et dans le monde


Mardi 11 janvier 2011 - Stéphane Lhomme, pour l'Observatoire du nucléaire

 

Les deux otages français sacrifiés
pour sauver Areva et N. Sarkozy

sarkovergeon.jpg (69791 octets)
Mme Lauvergeon et M. Sarkozy avaient intérêt à ce que les
terroristes soient stoppés... même au prix de la vie des otages

 

Deux jeunes français ont été enlevés au Niger le 7 janvier, vraisemblablement par AQMI (Al Qaeda au Maghreb islamique). Poursuivis par les militaires français, jamais très loins lorsqu'il se passe quelque chose en Afrique, les kidnappeurs n'ont pas hésité à exécuter leurs otages.

C'est évidement un acte lâche et répugnant. Pour autant, malgré une quasi unanimité de la classe politique pour décréter l' "union nationale" et pour justifier l'intervention militaire, il est bien légitime de se poser quelques questions.

Notons d'abord que, après l'enlèvement de plusieurs de ses salariés au Niger fin 2010, la multinationale nucléaire Areva était logiquement inquiète pour ses activités d'extraction d'uranium : comment continuer à exploiter (c'est bien le mot) le Niger si ses cadres français sont enlevés ? L'affaire est d'autant plus importante que les centrales nucléaires françaises fonctionnent exclusivement avec de l'uranium importé, et en particulier du Niger.

Dans le même temps, M Sarkozy est lui-même en grande difficulté politique : déjà en déroute idéologique sur le plan économique (le subterfuge du "travailler plus pour gagner plus" s'est effondré), il sait qu'il ne sera pas réélu à la Présidence de la République s'il connaît la même déconvenue sur son autre terrain de prédilection : la lutte contre les "ennemis", réels (comme Al Qaeda) ou supposés (Gitans, pauvres, groupe de Tarnac, etc.)

Or, depuis des mois, la force et l'efficacité supposées du sarkozysme s'évanouissaient au fur et à mesure qu'augmentait le nombre des français retenus en otages. Il a donc été décidé en haut lieu d'agir militairement immédiatement dès le prochain enlèvement. C'est ainsi que, le 7 janvier, Antoine de Léocour et Vincent Delory ont vraisemblablement servi de cobayes à la nouvelle stratégie du pouvoir français.

Nous l'avons dit, les premiers coupables sont les assassins d'AQMI, c'est évident. Pour autant, les appels à l' "unité nationale" derrière M. Sarkozy et sa politique "anti-terroriste" sont insupportables. Oui, il faut dire que cette intervention militaire avait les plus fortes probabilités d'aboutir à l'exécution des deux otages français, ce qui a hélas été le cas.

Le 9 janvier, sur TF1, le ministre de la défense, M. Juppé, a déclaré "Ne rien faire, c'était prendre un double risque. D'abord le risque de voir nos otages emmenés par les ravisseurs dans l'une de leurs bases refuges au Sahel, et l'on sait ensuite comment ils sont traités. Ensuite un deuxième risque, plus global : ne rien faire c'est donner le signal que la France ne se bat plus contre le terrorisme."

D'abord, on peut raisonnablement penser que Vincent Delory et Antoine de Léocour auraient préféré être détenus quelque part au Sahel, même en étant "mal traités", plutôt qu'être exécutés. Et ce d'autant plus que, n'étant ni des expatriés ni des membres d'une multinationale néocoloniale comme Areva, il existait peut-être pour eux la possibilité d'une libération par Al Qaeda (*).

Par ailleurs, la fin de la déclaration de M Juppé est explicite : l'opération militaire obéissait bien à des motifs politiques. Les deux otages ont eu le malheur d'être enlevés après les deux journalistes de France 2, après Michel Germaneau, et après les 5 salariés d'Areva : c'est le moment où le pouvoir français avait décidé d'agir militairement. S'ils avaient été enlevés avant les salariés d'Areva, Vincent Delory et Antoine de Léocour seraient sûrement encore en vie.

Pour finir, il convient de rappeler combien les terroristes sont les plus sûr alliés de ceux qui se vantent de les combattre. En chute libre jusqu'au 10 septembre 2001, Georges W Bush était au plus haut dès le l2, et a été réélu par la suite. Il doit tant à Ben Laden…

Et en France, après avoir échoué à faire croire à la population qu'elle était menacée par quelques libertaires vivant dans une ferme (le "groupe de Tarnac") puis par les Gitans, Roms et autres "Gens du voyage", M. Sarkozy a trouvé les parfaits faire-valoir.

Oui, l'action d'Al Qaeda est insupportable. Mais non, la récupération politicienne pour protéger l'industrie nucléaire française et l'avenir politique de M Sarkozy n'est pas acceptable. Qu'il nous soit accordé le droit (pour combien de temps encore ?) de dénoncer l'une et de critiquer l'autre.

Stéphane Lhomme

(*) Pas par générosité, bien entendu : les terroristes en sont bien incapables. Mais les deux otages auraient pu être instrumentalisés (ils auraient sûrement préféré ça à être exécutés) sous l'angle "Nous libérons ces français non colonialistes qui ne doivent pas payer pour la politique du pouvoir français et de sa multinationale Areva". Une telle propagande n'aurait rien enlevé au caractère insupportable des actes d'Al Qaeda, mais cette libération aurait été bonne à prendre. Il ne s'agit certes là que d'une hypothèse mais les otages et leurs familles auraient sûrement aimé pouvoir tenter de jouer cette carte que l'action militaire décidée en haut lieu a anéantie…

 


 

La chaine énergie de L'expansion/L'express publie la tribune de l'Observatoire du nucléaire
titrée : "De moins en moins d'électricité nucléaire dans le monde"

chaine-energie.jpg (23126 octets)

Voir ICI


Observatoire du nucléaire - Communiqué du lundi 6 décembre 2010
Contact : 05 56 63 26 54 - 06.64.100.333 ou contact@observatoire-du-nucleaire.org

Voyage de M. Sarkozy en Inde

La vente de réacteurs nucléaires EPR
fait PERDRE de l'argent à la France...

sarko-bruni-inde.jpg (25254 octets)
M. et Mme Sarkozy constatent le montant des pertes financières pour
la France
si la vente de réacteurs EPR à l'Inde a réellement lieu...


A l'occasion du déplacement de M. Sarkozy en Inde, deux "accords-cadre" ont été signés ce lundi entre Areva et l'entreprise locale NPCIL, ouvrant la possibilité de la vente à l'Inde de deux réacteurs nucléaires EPR, et de quatre autres ultérieurement.

Divers observateurs semblant se réjouir de cette vente éventuelle, l'Observatoire du nucléaire tient à rappeler que, jusqu'à présent, la carrière à l'exportation du réacteur EPR a coûté énormément d'argent à la France au lieu de lui en rapporter comme le croient hélas beaucoup de gens.

Ainsi, le réacteur EPR en construction depuis 2005 en Finlande a été vendu au prix de 3 milliards d'euros alors que son coût réel, à ce jour, est d'au moins 6 milliards... et sera sûrement encore plus élevé au final, dans la mesure où le chantier est marqué depuis le début par d'innombrables retards et malfaçons. Or, ce sont les français qui vont payer tout ou partie de ce surcoût gigantesque...

D'autre part, deux EPR ont été vendus à la Chine en novembre 2007 au prix de 5 milliards de dollars les deux, soit seulement 3,6 milliards d'euros. Certes, seuls les "îlots nucléaires" ont été vendus, les chinois s'occupant du reste, mais la transaction est très nettement défavorable à la France. D'ailleurs, cette vente à perte a été masquée par l'annonce globale d'un contrat de 8 milliards d'euros, dont la majeure partie concerne en réalité la vente à la Chine d'uranium enrichi...

Il est légitime de compléter ce triste tableau en citant les investissements insensés consentis par EDF et Areva aux USA et en Grande-Bretagne pour y construire des EPR... qui ne verront vraisemblablement jamais le jour. L'affaire est quasiment entendue aux USA où la plupart des projets nucléaires sont abandonnés du fait du coût exorbitant de l'électricité nucléaire. Quand aux supposés futurs réacteurs nucléaires britaniques, ils restent à ce jour totalement virtuels. EDF et Areva étant détenues par l'Etat, ce sont une fois de plus les citoyens de France qui vont payer pour ces investissements aussi absurdes que ruineux...

L'Inde, comme tout pays susceptible d'investir (hélas) dans l'énergie nucléaire, est parfaitement au courant des graves déboires de l'industrie nucléaire française, et en particulier de l'EPR : elle est donc en position de force pour négocier et il n'y a de fait aucune chance pour que la vente éventuelle de réacteurs EPR à l'Inde soit une opération bénéficiaire pour la France.

Heureusement, la plupart des "ventes" de réacteurs nucléaire réalisées "grâce à M. Nicolas Sarkozy" se sont révélées inexistantes : la signature d'un "mémorendum d'entente", d'un "accord de coopération", ou d'un "accord-cadre" relève la plupart du temps de la communication et du bluff, et ne se concrétise heureusement pas. Le seul EPR "vendu" par M Sarkozy l'a été... à la France (!), mais même ce projet, prévu à Penly (Seine-Maritime), semble heureusement patiner...

Il y a donc en réalité de bonnes chances que la vente de réacteurs nucléaires EPR à l'Inde n'ait jamais lieu et, de fait, que la France ne soit pas contrainte d'assumer les pertes financières qui auraient une nouvelle fois été de mise. Ce serait aussi une bonne nouvelle pour le peuple indien qui rejette à juste titre le nucléaire et réclame des investissements majeurs dans les énergies renouvelables.

M Sarkozy pourra toujours louer à l'Inde des compagnies de CRS et de gendarmes mobiles : la France a démontré depuis 40 ans tout son "savoir-faire" pour imposer par la force des réacteurs nucléaires à des populations qui n'en veulent pas...


 

Pourquoi et comment on nous prépare à la catastrophe nucléaire

Pierre Péguin, pour l'Observatoire du nucléaire - Décembre 2010

tchernobyl.jpg (108895 octets)
La centrale nucléaire de Tchernobyl a connu en 1986 une catastrophe
dont les conséquences, loin de s'estomper, s'aggravent au fil du temps...

 
Autrefois le nucléaire était « sûr ». Pourtant, dès 88, un responsable de la sécurité à EDF, Pierre Tanguy, avait pu dire en colloque qu'on ne pouvait exclure un accident nucléaire dans les 10 ou 20 ans. Quant au réacteur dit de 3ème génération, l'EPR, qui a été présenté comme « plus sûr », l'actualité en a montré qu'il n'en était rien : conception remise en cause à l'étranger, secret défense concernant la vulnérabilité à la chute d'avion de ligne (cf http://reacteur.epr.free.fr ).

Depuis quelques temps, le discours change et, visiblement, on cherche à nous préparer à l'éventualité d'une catastrophe nucléaire. Avec le vieillissement des réacteurs et des centres nucléaires, avec le risque sismique et le risque terroriste, avec la précarité des travailleurs chargés de la maintenance et la réduction des budgets qui y sont affectés (rentabilité oblige), la probabilité que nous soyons un jour confronté à un grave accident nucléaire en France ou en Europe de l'ouest augmente.
 
Et pourquoi faut-il nous y préparer? Il ne s'agit pas, comme on pourrait l'espérer, de mieux protéger la population : pour cela le mieux est de s'engager vers une sortie au plus vite du nucléaire. Il s'agit en réalité de sauver à tout prix l'industrie nucléaire au nom de la raison d'Etat. Les nucléocrates n'oublient pas que la catastrophe de Three Miles Island en 1979 a stoppé tous les projets nucléaires au U.S. jusqu'à maintenant ; et celle de Tchernobyl en 86 a porté un coup dur à l'extension du nucléaire civil partout dans le monde. Il faut aussi éviter d'avoir à assurer de grandes migrations de populations affolées, qu'on ne saurait pas de toutes façons accueillir ailleurs. On verra qu'il s'agit aussi de protéger l'agriculture industrielle dont les productions devront continuer à être consommées et exportées, même en étant contaminées.
 
Et comment nous y préparer, tout d'abord en faisant accepter ce risque par l'opinion. Et c'est le bureau d'études Mutadis Consultant qui travaille activement pour le lobby depuis 91 qui a défini des stratégies pour cela.

- rendre le nucléaire indispensable : s'il nous est impossible de nous en passer, et bien on en accepte de fait le risque. Et pour qu'on ne puisse pas s'en passer, il faut qu'il n'y ait pas d'alternatives. Voilà pourquoi en France nous n'avons pas de politique réelle d'économie d'électricité, ni même d'énergie : on freine le développement du solaire et de l'éolien, soutenu en cela par des associations souvent menées par des anciens du nucléaire, et on développe de nouveaux débouchés pour l'électricité (chauffage électrique qui continue à équiper les ¾ des logements neufs, pompes à chaleur à « géothermie » ou pas, climatisations, voitures électriques etc.). Cette stratégie a réussi : la majorité de la population croit que, sans le nucléaire, nous reviendrions à la bougie et aux cavernes.
 
- imposer l'idée que vivre en zone contaminée est possible. Pour cela la France, soutenue par la Commission européenne, a lancé des études en zones contaminées par Tchernobyl, études dont l'objet officiel est d'améliorer les conditions de vie dans ces zones, études menées par Mutadis avec le soutien de ministères, de structures agricoles françaises, de l'université de Compiègne, avec un financement de l'état, de l'Europe. Le but est de montrer la possibilité de vivre en zone contaminée en "responsabilisant" les habitants, en prenant des "précautions" : ainsi la responsabilité n'est plus collective mais devient individuelle...
 
Cela  a été effectué par des programmes nommés « Ethos », « Core », « Sage », depuis 96, initiés par le lobby nucléaire français (CEPN, Centre d'études sur l'évaluation de la protection) et dont je passerai le détail, mais qu'on retrouve sur Internet et dans l'ouvrage de Stéphane Lhomme « L'insécurité nucléaire » (cf http://tchernobyl.en.france.free.fr ). Ils permettent de prétendre que sur une grande partie des territoires contaminés, on se trouve en-dessous des normes admissibles (normes qu'il suffit de relever), et que la vie y est possible.

L'un de ces programmes est étonnant : FARMING (food and agricultur restoration management), financé par la Commission Européenne, étudie en cas de catastrophe la gestion des produits alimentaires et le retour à la production agricole. On y retrouve les structures de l'agriculture industrielle, l'Institut national Agronomique de Paris-Grignon, et même Sopexa qui gère l'exportation des produits agricoles. Donc non seulement on nous prépare à consommer des produits contaminés, mais aussi à en exporter...
 
Ces études ignorent superbement les victimes de Tchernobyl, dont le nombre a été ramené à 58 décès, toutes les autres étant d'origine... psychosomatiques (c'est la peur du nucléaire qui en engendrerait des dégâts !). Elles nient que les faibles doses de radioactivité puissent avoir un impact sur la santé.  Or, si 120 000 personnes ont été évacuées dans un périmètre de 30 km autour de la centrale, près de 9 millions de personnes vivent toujours en zone contaminée, l'équivalent d'un tiers de la France, essentiellement en Biélorussie. Quant au sort des 500 000 « liquidateurs », dont beaucoup sont morts et la plupart des survivants invalides, il n'en est pas question...
 
Mais des études indépendantes sont gênantes pour le lobby nucléaire : celles de Youri Bandazhevski ont montré que les enfants qui présentent les anomalies les plus graves sont contaminés au Césium 137 provenant de la catastrophe de Tchernobyl. Nombre d'entre eux ont des maladies "de vieux" (la consommation de peptine pouvant néanmoins entraîner un soulagement). Pour mettre un terme à ce travail, l'état autocratique biélorusse, avec qui nos experts collaborent sans problèmes, et qui ne peut pas de toutes façons gérer une telle catastrophe, a incarcéré cette personnalité gênante pendant plusieurs années pour une supposée « corruption ».

Quant à Vassili Nesterenko, son institut Belrad, soutenu par des personnalités comme le Pr Fernex et Y. Lenoir, est asphyxié financièrement et sa survie ne dépend que de notre générosité. C'est le dernier rempart d'information indépendante sur les dégâts de Tchernobyl.
 
L'état militaire aussi se prépare au pire : que se passera-t-il après une catastrophe nucléaire ? D'après l'arrêté du 24 juillet 2003 et le décret du 8 septembre 2003, la responsabilité de la gestion de la crise incombera à l'armée qui canalisera et bloquera les flux de population à qui on recommandera de rester à l'interne des bâtiments, de ne pas les quitter sans autorisation, et de même pas aller chercher les enfants à l'école.

L'armée aura à museler et  neutraliser les militants "alarmistes" à qui on ne fera pas croire que la distribution de pastilles d'iode nous protègera de la contamination. Qui peut croire que la Criirad pourra poursuivre son travail d'information aussi bien en direction de la population que des liquidateurs ? Les textes prévoient que ceux-ci pourront recevoir 100 microsieverts de rayonnement (soit 500 morts probables sur 100000 personnes). Mais qui vérifiera que devant l'urgence et la panique on ne leur fera pas prendre bien plus ?

Si un slogan déjà ancien disait "Société nucléaire- société policière". On peut y ajouter "Société militaire".
Comment après toutes ces considérations ne pas vouloir stopper le nucléaire ?
 
Pierre Péguin, décembre 2010.


A propos du projet de construction d'un réacteur
à neutrons rapides à Marcoule (Gard), "Astrid"


Une histoire peu glorieuse du Commissariat à l'Energie Atomique (CEA)

Pierre Péguin, pour l'Observatoire du nucléaire - Novembre 2010

marcoule.jpg (131257 octets)
Le site nucléaire de Marcoule (Gard) qui doit recevoir le projet Astrid


C'est le site nucléaire de Marcoule (Gard) qui est chargé de la construction d'Astrid, prototype de ce qu'il est convenu d'appeler un "réacteur de 4ème génération". Pourquoi Marcoule ? Parce que ce site est propriété du CEA, et que le projet Astrid n'est que le prolongement de la filière à neutrons rapides que le CEA tente de développer depuis un demi-siècle.

Cette filière est considérée comme "française", contrairement à celle des réacteurs à eau sous pression choisie par EDF et qui est d'origine américaine, même si d'autres puissances nucléaires s'y intéressent également. C'est effectivement en France que le projet de surgénérateur a été poussé le plus loin avec tout d'abord le réacteur pilote Rapsodie (40 MW), expérimenté à Cadarache de 67 à 83, puis avec Phénix (250MW, Marcoule) depuis 1973 et arrêté (enfin) en 2009, et finalement l'apogée, le "prototype industriel" Superphenix (1200MW) à Creys-Malville près de Morestel (Isère), mis en service en 85 et actuellement en cours de démantèlement.

La gestion de cette filière est tellement difficile, toujours en limite de la technologie, que son histoire n'est pas glorieuse. Ainsi le démantèlement de Rapsodie a donné lieu à un accident mortel dans une cuve de sodium. En ce qui concerne Phenix, sa construction et son fonctionnement sont émaillés de multiples pannes et arrêts au cours de sa longue vie. Quant à Superphenix (1), on se souvient de la dramatique manifestation de 76 au cours de laquelle les forces de l'ordre ont tué un manifestant (Vital Michalon) et blessé de nombreux autres : il fallait casser la contestation nucléaire pour raison d'État. Le démantèlement de Superphénix, en cours, après un fonctionnement chaotique et très couteux, cause d'énormes problèmes : en particulier, que faire de 5000 tonnes de sodium contaminé ? L'essentiel des coûts faramineux de cette filière est assuré par l'État, via le CEA.

Pourquoi cette obstination ? Pour le lobby nucléaire, l'attrait de cette technologie est liée à l'utilisation du plutonium et de l'uranium 238 dit "appauvri" dont on dispose de stocks importants du fait du retraitement à la Hague. De plus, il peut régénérer du plutonium en fonctionnement (l'uranium 238, dit "fertile", peut générer du plutonium sous bombardement neutronique), d'où l'appellation de "surgénérateur", à condition bien sûr de l'extraire du combustible "usé"... ce qui sera alors source de nouveaux et graves problèmes. On voit alors que c'est la justification à postériori du "retraitement" effectué à la Hague dans des conditions de pollution radioactive et de risques considérables, outre bien sûr la nécessite d'alimenter le nucléaire militaire.

C'est alors l'eldorado du nucléaire "auto entretenu", devenant indépendant de minerai importé. Le rêve que certains n'hésite pas à prétendre "renouvelable". Sauf que la gestion du fonctionnement, des déchets et du démantèlement du solaire, de l'éolien, du biogaz, est infiniment moins problématique que celle de tels réacteurs.

Sauf aussi que le plutonium - la pire "saloperie" élaborée par l'industrie humaine - ne se gère pas si facilement que ça, que pour pouvoir travailler aux températures élevées de fonctionnement d'un tel réacteur, on ne peut pas utiliser de l'eau bouillante mais un métal fondu - actuellement le sodium... qui s'enflamme spontanément au contact de l'eau ou de l'air ! Sauf enfin que tout cela exige une qualité des matériaux, des soudures, des inox, des processus, tellement exigeante que cela n'a pas vraiment fonctionné, et restera probablement un leurre dans les limites des contraintes économiques. Sans parler de la gestion des combustibles usés et des déchets, éternel talon d'Achille du nucléaire, et du risque accru de catastrophe ou d'attentat.

Les nucléocrates ont même essayé d'imposer l'idée que de tels équipements pouvaient servir à "incinérer" les déchets nucléaires les plus dangereux, comme si on pouvait incinérer des atomes. Il s'agit en fait de les désintégrer sous bombardement, en noyaux à période plus courte, mais on imagine les déchets générés par toutes ces opérations, et le coût prohibitif. Encore un faux espoir.

Ainsi depuis la création du CEA en 1946, la surgénération est l'un des mythes de l'industrie nucléaire, comme la neutralisation des déchets en les enfouissant ou en les transformant, comme la fusion qui veut reproduire le soleil sur terre, etc. Ces   mythes obtiennent depuis 70 ans en France une manne pécuniaire gigantesque, sans limites, prélevée sur les impôts et le travail des français, non répercutée dans le prix du Kwh vendu par EDF, masquant ainsi le vrai coût de la filière nucléaire. Et parmi ces mythes, le plus dangereux pour l'humanité est celui qui concerne justement l'utilisation du plutonium dans les réacteurs à neutrons rapides, dont Astrid doit être le prochain avatar.

Pierre Péguin, novembre 2010.
 
(1) Dans le cadre d'un groupe GSIEN (Groupe de scientifiques pour l'information sur l'énergie nucléaire) grenoblois, nous avions rédigé un ouvrage technique fouillé sur Superphénix, "Plutonium sur Rhône", ouvrage introuvable maintenant.
 

Rappel :

Accord Areva/CEA sur le futur réacteur nucléaire Astrid
Reuters - 9 novembre 2010 - Areva et le Commissariat à l'énergie atomique (CEA) ont annoncé mardi la signature d'un accord pour les premières études de conception du projet de prototype de réacteur nucléaire de quatrième génération Astrid.
Le spécialiste du nucléaire et le CEA ont ajouté dans un communiqué commun que cette phase permettrait au gouvernement français de lancer ou non la construction de ce démonstrateur, pour lequel une décision politique est attendue en 2017.
Astrid fonctionnera avec un cœur à neutrons rapides refroidi au sodium, une technologie dont on attend notamment qu'elle permette un recyclage approfondi des matières nucléaires.  Aujourd'hui, les réacteurs à eau sous pression produisent un plutonium qui peut être réutilisé une fois en combustible mixte (Mox). Mais une fois brûlé, le plutonium encore contenu dans le Mox n'est plus techniquement réutilisable car sa composition chimique a changé.
En revanche, les réacteurs à neutrons rapides peuvent utiliser toutes sortes de plutonium, et donc théoriquement recycler cet élément sans limites. Areva et le CEA précisent que de tels réacteurs pourraient être mis en service de façon commerciale vers 2050, venant compléter les parcs de réacteurs à eau légère comme l'EPR d'Areva.

 


 

Observatoire du nucléaire - Communiqué du 5 novembre 2010
Contact : 05 56 63 26 54 - 06.64.100.333 ou contact@observatoire-du-nucleaire.org



Nucléaire  :  les contrats signés avec
la Chine sont-ils vraiment profitables ?

Areva brade littéralement à la Chine des réacteurs EPR et de l'uranium enrichi


contrats-france-chine.jpg (51724 octets)
Les Chinois peuvent sourire : ils imposent leurs conditions à Mme Lauvergeon (Areva) et M. Sarkozy



A l'occasion de la visite en France du Président chinois Hu Jintao, M. Sarkozy et les dirigeants des multinationales françaises oublient consciencieusement la question des droits de l'Homme au profit des intérêts commerciaux.

Pour autant, il n'est pas inutile de se poser cette question : les contrats signés avec la Chine sont-ils véritablement profitables à l'économie française ? Cette question est en particulier cruciale concernant l'industrie nucléaire. Commençons par revenir sur le contrat précédent.

En novembre 2007, M. Sarkozy s'est rendu à Pékin et, à cette occasion, a été conclu en "contrat géant" de 8 milliards d'euros, présenté comme une grande réussite pour la France... et son Président. La réalité est bien différente : c'est à pertes que deux réacteurs EPR ont été vendus à la Chine, pour 3,6 milliards d'euros les deux alors qu'un seul EPR (comme le montrent les chantiers de Finlande et de Flamanville) coûte au moins 5 milliards !

De plus, pour alimenter ces deux réacteurs, Areva s'est engagé à livrer à CGNPC de l'uranium enrichi jusqu'en 2026, et ce à bas prix : sachant que l'uranium est en train de devenir une ressource de plus en plus recherchée, son prix va monter en flèche dans les années à venir, mais le prix de vente aux Chinois restera le même.

Il est donc avéré que le "contrat du siècle " de novembre 2007 était en réalité une très mauvaise affaire pour la France. Il va inévitablement en être de même pour les contrats signés trois ans plus tard en novembre 2010 :

Un nouveau contrat de fourniture d'uranium enrichi par Areva à la Chine va remplacer celui de 2007 : il s'agit de 20 000 tonnes à fournir sur dix ans. A nouveau, ce contrat est présenté par les autorités françaises comme un succès, mais on ne voit pas pourquoi les Chinois auraient renoncé aux conditions financières extrèmement avantageuses imposées par eux en 2007. (*)

La construction en Chine par Areva d'une usine de retraitement des combustibles nucléaires est aussi évoquée, pour un montant de 15 à 20 milliards d'euros. A nouveau, le passé montre que ce sont les Chinois qui seront gagnant financièrement (les réacteurs EPR et l'uranium enrichi ont été vendus à pertes en 2007) et les français qui assumeront les surcoûts (les déboires du chantier EPR mené par Areva en Finalnde vont se solder par des milliards de surcoût... pour la France et non pour la Finlande.)

Finalement, la seule bonne nouvelle lors de l'actuelle visite de M. Hu Jintao est que le projet de vente de deux autres EPR à la Chine semble enterré. Il est vrai que les Chinois ont eu le temps de constater les lourdes déconvenues des chantiers EPR de Finlande et de Flamanville, et éventuellement du chantier de Taïshan (qui n'a pu être visité par aucun observateur indépendant).


En conclusion, il faut se méfier des déclarations triomphales des autorités françaises : les contrats signés lors de la visite de M. Hu Jintao sont assurément profitables, mais pour la Chine et non pour la France...



(*) Par ailleurs, sachant que l'uranium devient un minerai de plus en plus recherché, et que son exploitation devient très compliquée voire dangereuse (cf l'enlèvement de 7 salariés d'Areva au Niger), il est curieux de voir Areva s'engager à fournir de telles quantités d'uranium enrichi à la Chine. En cas de pénurie d'uranium, il est probable que les Chinois seront prioritaires... et que les réacteurs nucléaires d'EDF resteront à l'arrêt. Ce sera en soi une bonne nouvelle, mais la pénurie d'électricité frappera la France qui a commis l'erreur historique de privilégier le nucléaire à la place de filière assurant l'indépendance énergétique, comme les énergies renouvelables.


 

Observatoire du nucléaire - Communiqué du 4 novembre 2010
Contact : 05 56 63 26 54 - 06.64.100.333 ou contact@observatoire-du-nucleaire.org
 

Train nucléaire France-Allemagne (5-6 novembre 2010)
Le "nucléaire du futur" est vitrifié

 
En vitrifiant les déchets radioactifs, Areva reconnaît de
fait qu'il n'y aura pas de miraculeux "nucléaire du futur"

 
futs-radioactifs.jpg (64545 octets)

 

Vendredi 5 et samedi 6 novembre 2010, un "train nucléaire" affrété par Areva va transporter des déchets radioactifs provenant de l'usine Areva de La Hague (Manche) à destination de Gorleben (Allemagne). Les associations antinucléaires dénoncent à juste titre les dangers induits par ce train hors norme et le fait qu'aucune solution n'existe pour les déchets radioactifs.
 
MAIS il est tout aussi important de noter que le contenu de ce convoi ferroviaire démontre que l'hypothèse d'un  "nucléaire du futur", censé régler les problèmes du nucléaire actuel, n'est qu'une fiction.
 
Rappelons d'abord que les opérations dites de "retraitement" consistent à séparer les divers composants contenus dans les combustibles usés (ie : ayant servi dans le cœur d'un réacteur nucléaire). Après avoir récupéré uranium et plutonium, Areva vitrifie les déchets dits "ultimes", qui concentrent pas moins de 96% de la radioactivité totale de ces combustibles.
 
Ce sont justement des déchets ultimes vitrifiés qui vont être transportés par le fameux train de ce début novembre. Or, une fois vitrifiés, ces déchets sont définitivement irrécupérables, comme le reconnaît d'ailleurs Areva (*). Ces "verres" resteront donc, pour des centaines de milliers d'années, des matières terriblement radioactives et ce n'est pas leur enfouissement souterrain, souhaité par les autorités françaises et recommandé par la Commission européenne, qui fera disparaître leur dangerosité.
 
Il est exact qu'une partie de l'uranium et le plutonium peuvent être réutilisés (ce qui ne les fait d'ailleurs pas disparaître et produit même de nouveaux déchets).

Mais les déchets ultimes (produits de fission) ne seront jamais réutilisés et ne "disparaîtront" donc pas. Aucun réacteur n'est capable d'un tel miracle et c'est bien pour cela qu'Areva vitrifie ces déchets qui, rappelons-le, concentrent 96% de la radioactivité, et donc du problème.
 
Cette réalité implacable bat en brèche les déclarations récurrentes des promoteurs du nucléaire qui prétendent que, "bientôt", des réacteurs "de nouvelle génération" permettront de réutiliser et de faire littéralement "disparaître" les déchets radioactifs produits par les réacteurs actuels. C'est l'occasion de pointer à nouveau ( cf http://observ.nucleaire.free.fr/dechets-lauvergeon.htm ) les ridicules déclarations de Mme Lauvergeon faites sur ce thème le 22 mars dernier au quotidien britannique The Times (**).
 
Il est dommage que personne ne songe jamais à demander à Madame Lauvergeon pourquoi elle vitrifie définitivement les déchets nucléaires ultimes… tout en prétendant pouvoir "bientôt" les réutiliser dans des réacteurs aux vertus relevant littéralement de la magie.
 
Finalement, le supposé "nucléaire du futur" a pour seul objet de "justifier" la continuation du nucléaire actuel, en laissant croire à la disparition de ses déchets radioactifs. Ce qui ne se produira évidemment et malheureusement pas.
 
 
(*) http://www.areva.com/FR/activites-1345/retour-des-residus-vitrifies-de-france-en-allemagne.html
(**) http://business.timesonline.co.uk/tol/business/industry_sectors/utilities/article7070403.ece

 


Observatoire du nucléaire - Analyse - 28 octobre 2010 - contact@observatoire-du-nucleaire.org

 

A propos de la prolongation de la durée de
vie des centrales nucléaires en Allemagne

 

npps.jpg (46592 octets)


 
Le pouvoir allemand vient de décider de prolonger la vie des centrales nucléaires : entre 8 et 14 ans supplémentaires selon l'ancienneté de chacun des 17 réacteurs encore en service à ce jour. Cette décision appelle quelques remarques :
 
 
1) La question démocratique
 
 
a) La volonté populaire n'est pas respectée
 
Alors que l'opinion publique allemande reste radicalement antinucléaire, les différents gouvernements n'arrivent pas ou ne souhaitent pas respecter la volonté populaire. La coalition Socio-démocrates/Verts a bien voté en 2000 un plan de sortie du nucléaire, mais avec un tempo si lent que la droite a eu le temps de revenir au pouvoir pour tout remettre en cause.
 
 
b) L'inertie du nucléaire
 
La trop grande lenteur du plan allemand de sortie du nucléaire est assurément due à un manque d'ambition politique, mais le fait est qu'il n'est pas facile de fermer un parc nucléaire :
- l'habitude de disposer de beaucoup d'électricité est installée, avec la surconsommation et les gaspillages qui vont avec ;
- les groupes industriels, qui gagnent beaucoup d'argent en vendant de l'électricité, sont très puissants et savent peser sur les décisions politiques ;
- la construction de réacteurs nucléaires a coûté si cher qu'il n'est pas facile de financer des plans alternatifs ;
On notera d'ailleurs que, avant l'Allemagne, la Suède avait décidé en 1980 de sortir du nucléaire : les réacteurs devaient être tous arrêtés au plus tard en… 2010. Or ils continuent pour la plupart à tourner alors que des accidents graves ont été frôlés comme en juillet 2006 à Forsmark (cf http://bit.ly/d4Morl )
 
 
c) Deux poids, deux mesures
 
En France, la construction des centrales nucléaires a été décidée par un gouvernement de droite dans les années 70 mais, une fois arrivés au pouvoir en 1981, les socialistes n'ont pas remis en cause cette décision malgré leurs promesses et alors que la majorité des centrales en projet ou en chantier pouvait encore être annulée.
On constate donc qu'une alternance politique ne contrarie pas les projets de l'industrie nucléaire alors qu'une autre alternance remet en cause un plan de sortie du nucléaire…
 
 
2) la question environnementale
 
 
a) Les risques d'accidents
 
Une centrale nucléaire est toujours dangereuse, même neuve, mais l'éventualité d'un accident grave devient de plus en plus importante avec le vieillissement de l'installation.
Or, c'est quand une centrale nucléaire est vieillissante qu'elle devient enfin rentable : il faut 25 ou 30 ans de fonctionnement pour qu'une centrale nucléaire soit amortie financièrement. Faire fonctionner le plus longtemps possible les centrales nucléaires représente donc un vrai "jackpot" pour les exploitants nucléaires comme EDF.
Du coup, alors que la plupart des réacteurs sont prévus pour durer 30 ans, les exploitants perdent tout sens de responsabilité en demandant la prolongation de la durée de vie des centrales jusqu'à 60 ans, voire plus. Et ces demandes sont souvent satisfaites par les politiques et les autorités de "sûreté" qui s'avèrent incapables de résister à la pression des grands groupes.
Il est plus que probable que cette fuite en avant se termine par une nouvelle catastrophe nucléaire comparable à celle de Tchernobyl (1986). Il ne s'agit presque plus de savoir si cette catastrophe aura lieu mais de savoir où et quand…
 
 
 
b) Les déchets radioactifs
 
Même si elle n'est pas victime d'un accident grave, une centrale nucléaire dont la durée de vie est prolongé pose un grave problème environnemental : chaque année, chaque mois, chaque semaine de prolongation du fonctionnement signifie la production supplémentaire de déchets radioactifs pour lesquels n'existe aucune solution.
Il est d'ailleurs édifiant de constater que Mme Merkel décide de la prolongation de la durée de vie des centrales allemandes alors qu'elle est confrontée à un incroyable scandale concernant les déchets radioactifs (cf http://bit.ly/bi7jsh ).
 
 
c) Les autres problèmes environnementaux
 
Prolonger la durée de vie d'un réacteur nucléaire revient logiquement à perpétuer les problèmes environnementaux causés par ce réacteur même en fonctionnement "ordinaire", c'est-à-dire sans même qu'il ne soit l'objet d'un accident ou d'un incident. Citons par exemple :
 
- la contamination par les mines d'uranium
Un réacteur nucléaire fonctionne avec pour combustible de l'uranium dont l'extraction cause de très graves problèmes environnementaux. Par exemple, Areva contamine gravement le Niger depuis 50 ans pour y extraire l'uranium nécessaire aux réacteurs français. (On notera d'ailleurs que la supposée "indépendance énergétique" assurée par le nucléaire est bien virtuelle puisque le combustible est importé).
 
-les rejets radioactifs dans l'environnement
Fin 2007, une étude de l'université de Mayence (Allemagne) a montré que, parmi les enfants de moins de cinq ans grandissant à moins de cinq kilomètres d'une centrale nucléaire, les cas de leucémie sont deux fois plus fréquents que dans d'autres régions.
(cf http://www.lecourrier.ch/index.php?name=NewsPaper&file=article&sid=438253 )

 


 

Observatoire du nucléaire - mercredi 13 octobre 2010 - contact@observatoire-du-nucleaire.org

 

M. Sarkozy visite le Laser Mégajoule
 
L'illusion d'une "énergie propre" comme
alibi pour la course aux armes nucléaires

 
 propagande-lmj.jpg (23666 octets)
Le Mégajoule : une impasse technologique, une gabegie budgétaire, et une faute géopolitique

Le Président de la République visitera demain jeudi 14 octobre 2010 le chantier du Laser mégajoule (LMJ) situé au Barp (Gironde). A cette occasion, M Sarkozy reprendra inévitablement les discours officiels qui tentent depuis des années de donner une justification à ce projet absurde lancé en 1995 par M. Chirac.
 
En particulier, surfant sur la vague du "développement durable", les autorités françaises prétendent que le LMJ permettra de maîtriser la fusion nucléaire et ainsi d'accéder à une énergie "propre et illimitée".

Or, tout comme son cousin ITER (*), le LMJ pourra au mieux - s'il fonctionne correctement - générer une courte réaction de fusion, mais sans qu'il ne soit possible de la maintenir et encore moins d'en capter l'énergie.

Or, tout comme son cousin ITER, le LMJ voit son budget enfler au fil du temps, son chantier prendre des années de retard, et les difficultés technologiques se multiplier.

Comme le disent si bien les scientifiques eux-mêmes, "la fusion nucléaire est une énergie d'avenir… mais elle le restera toujours".
 
La piste "civile" étant à la fois une impasse et une tromperie, l'Observatoire du nucléaire attire l'attention de l'opinion publique sur la véritable et seule nature du LMJ : un projet purement militaire.
 
Le LMJ est en effet supposé permettre la continuation des essais nucléaires par la simulation. S'il fonctionne un jour, le LMJ pourra amener à la mise au point d'une nouvelle génération de bombes atomiques, dix fois moins puissantes que celle d'Hiroshima, prévues pour servir réellement en cas de conflit et non plus pour "dissuader".
 
En construisant le Laser Mégajoule, les autorités françaises prennent clairement part à la course aux armes nucléaires, bafouant le Traité de non prolifération nucléaire (TNP) par lequel la France s'est engagée à ne pas améliorer ses armes nucléaires et, au contraire, à aller vers le désarmement atomique.
 
Le projet LMJ illustre clairement le double discours des autorités françaises, M Sarkozy en tête, qui, tout en accusant des pays comme l'Iran de vouloir accéder à l'arme atomique, développent dans le même temps les armes nucléaires françaises.
 
 
 
(*) Le LMJ et ITER sont tous deux consacrés à la fusion nucléaire mais par deux voies différentes, respectivement par le "confinement inertiel" et le "confinement magnétique".

 


Observatoire du nucléaire - vendredi 1er octobre 2010 - contact@observatoire-du-nucleaire.org

 

Des otages au Niger et des
voitures électriques à Paris :
qui fera le rapprochement ?

otages.jpg (26215 octets)

Citroen-C-Zero.jpg (25716 octets)




- Les sept otages enlevés au Niger sont victimes de la politique énergétique française basée sur le nucléaire et donc dépendante des importations d'uranium

- Le rechargement des batteries des voitures électriques par les centrales nucléaires va aggraver cette dépendance … et les risques associés

 
-----------------------------------------------------------------------------


Cruelle ironie de l'actualité, les images des otages du Niger s'entrecroisent en ce 1er octobre avec celles des voitures électriques mises en exergue au Salon de l'automobile. Qui plus est, la Présidente d'Areva, Mme Lauvergeon, a choisi ce même jour pour effectuer un voyage médiatique au Niger. L'Observatoire du nucléaire attire l'attention sur les liens évidents entre ces trois informations.
 

En effet :

- les centrales nucléaires françaises dépendent à 100% des importations d'uranium (le combustible des réacteurs) et en particulier de l'uranium extrait par Areva au Niger ;

- les batteries des véhicules électriques utilisés en France seront rechargées principalement par les centrales nucléaires puisque 80% de l'électricité française dépendent de l'atome ;

 

Pour l'Observatoire du nucléaire, il est donc clair que les sept otages enlevés au Niger ne sont pas seulement victimes de leurs ravisseurs, mais aussi de l'absurdité de la politique nucléaire française. Contrairement à ce qui est affirmé par les autorités françaises et les dirigeants d'EDF et d'Areva, l'énergie nucléaire n'apporte aucune indépendance énergétique puisque, de même qu'elle importe le pétrole et le gaz qu'elle consomme, la France importe l'uranium nécessaire au fonctionnement des centrales nucléaires.
 
Il se trouve que, sur la planète, les réserves d'uranium les plus facilement exploitables sont en voie d'épuisement. Qui plus est, des pays émergeants et en particulier la Chine sont désormais aussi avides d'uranium. De fait, la vulnérabilité de la France nucléaire devient de plus en plus criante. Il est hélas probable que l'enlèvement de sept salariés d'Areva au Niger ne représente que le début de graves problèmes concernant l'exploitation de l'uranium.
 
A ce compte, la création d'un parc de véhicules électriques telle qu'elle est faite actuellement en France est totalement irresponsable puisqu'il est prévu que les batteries de ces véhicules soient rechargées sur le secteur, c'est-à-dire principalement avec les centrales nucléaires. La seule option raisonnable est de développer massivement les énergies renouvelables afin de donner à la France la véritable indépendance énergétique que ne peut lui apporter l'industrie nucléaire.

 

NB : Il est par ailleurs incroyable que les véhicules électriques soient présentés comme "propres". En effet, l'Observatoire du nucléaire rappelle que, si ses batteries sont rechargées sur le secteur, un parc de voitures électriques sera responsable de toutes les tares du nucléaire (risques, déchets radioactifs, etc) mais aussi, contrairement à une idée reçue, de l'émission de grandes quantités de co2.
Cf par exemple : http://observ.nucleaire.free.fr/c-zero.htm

 


Observatoire du nucléaire - mardi 21 septembre 2010 - contact@observatoire-du-nucleaire.org

 

Areva / Niger : questions sur un
enlèvement un peu trop facile...

L'intervention militaire au Niger permet à la France
de protéger les intérêts de son industrie nucléaire


areva-uranium-niger.gif (26493 octets)
L'armée française intervient au Niger pour protéger les intérêts de l'industrie nucléaire


Il n'a fallu que trois jours, après que sept salariés d'Areva et Vinci ait été enlevés, pour que l'armée française prenne position au Niger où elle a d'ores et déjà lancé des opérations sur le terrain. Il est légitime de relever des éléments très curieux dans cette affaire :

- l'enlèvement des 7 salariés s'est fait avec une facilité déconcertante
- l'intervention de l'armée française au Niger a été organisée avec une étonnante rapidité. Il apparait d'ailleurs que les hommes et le matériel étaient prêts à l'avance à N'djamena (Tchad)

Bien sûr, personne ne peut penser que les autorités françaises soient elles-mêmes à l'origine de la prise d'otage. PAR CONTRE, les faits poussent à se demander si tout n'a pas été fait pour que cette prise d'otage si prévisible puisse se dérouler sans encombre, offrant de fait une opportunité en or aux autorités françaises pour intervenir militairement.

Areva et les autorités françaises ont en effet été averties par différents biais que des menaces pesaient sur les salariés des mines d'uranium au Niger. Or, non seulement les mesures nécessaires de protection n'ont pas été mises en oeuvre mais, au contraire, Areva semble avoir refusé l'aide des autorités du Niger.

On ne peut dès lors que noter que cet enlèvement permet à la France d'intervenir militairement dans cette zone stratégique et de protéger ainsi son accès aux mines d'uranium. Il faut rappeler que la majorité des réacteurs nucléaires français sont alimentés par l'uranium du Niger. Or la Chine, elle aussi avide d'uranium, a intensifié sa présence au Niger et concurrence la France pour l'accès aux réserves d'uranium.

En particulier, le projet d'Areva de mine géante à Imouraren est d'une importance majeure pour l'avenir de l'industrie nucléaire française. Qui plus est, un putsch a eu lieu début 2010 au Niger et les nouveaux dirigeants du pays semblent moins soumis à l'ancien pays colonisateur qu'est la France.

Ce sont aujourd'hui 80% de la production française d'électricité qui sont menacés à rapide échéance si l'accès à l'uranium est coupé. Au lieu d'investir massivement dans les énergies renouvelables, les seules à être garantes d'une véritable indépendance énergétique, les autorités françaises se sont enfoncées depuis 50 ans dans l'impasse nucléaire et se retrouvent aujourd'hui à lancer une véritable guerre coloniale.

Toutes proportions gardées, cette "Guerre du Niger" pour l'uranium est le pendant de la Guerre du Golfe menée par les USA pour le pétrole. Il est une nouvelle fois démontré que, outre les risques d'accident et la production de déchets radioactifs, le nucléaire a aussi des conséquences très néfastes sur la démocratie.

 


Observatoire du nucléaire - Communiqué du jeudi 26 août 2010

De l'utilisation des effets d'annonce concernant l'énergie nucléaire
 
nucleaire-en-egypte.jpg (10839 octets)


Mercredi 25 août 2010, l'AFP édite une dépêche titrée "L'Egypte choisit le site de sa première centrale nucléaire" et dans laquelle on peut lire que le site de "Al-Dabaa sera l'emplacement de la première centrale électrique fonctionnant à l'énergie nucléaire en Egypte".
 
Or, il y a deux ans et demi, le 10 janvier 2008, l'AFP éditait une dépêche titrée... "L'Egypte choisit un site pour implanter sa première centrale nucléaire". On apprenait alors que le site en question était... Al-Dabaa.
 
On constate donc aisément - à condition d'avoir des archives à jour ! - que l'annonce du 25 août ne correspond à rien de réel, mais qu'elle relève de la communication politique. Les médias ne sont pas toujours irréprochables mais, en l'occurrence, l'AFP ne fait que rendre compte des annonces faites officiellement par les dirigeants égyptiens.
 
Il n'a échappé à personne que l'Iran a lancé cette semaine, avec tambours et trompettes, le chargement de sa centrale nucléaire de Bushehr. Il est évident que l'annonce égyptienne ne vise qu'une chose : sauver la face en prétendant face au monde "Nous aussi, nous sommes capables d'avoir une centrale nucléaire".
 
De toute évidence, les dirigeants égyptiens sont plus inquiets de la montée en puissance - nucléaire et géostratégique - de l'Iran que du voisinage d'Israël qui possède pourtant des installations et des armes nucléaires depuis fort longtemps. Le fait est qu'Israël est destinée à rester largement voire totalement isolée au Proche-Orient, alors que l'Iran gagne du terrain.
 
Politiquement, le pays qui annonce qu'il va "bientôt" avoir une centrale nucléaire est censé se donner du prestige, en affichant une compétence technologique qui est pourtant bien virtuelle car seulement détenue par le pays fournisseur : ouvrir son carnet de chèque ne signifie pas maestria technologique.
 
Mais une telle annonce joue aussi sur l'inévitable ambiguïté de l'industrie de l'atome : signifier que l'on progresse sur le plan du nucléaire "civil" laisse entendre que ces progrès concernent peut-être, secrètement, le nucléaire militaire.
 
La communication égyptienne est principalement destinée à l'opinion publique car elle n'a aucune chance de tromper les dirigeants des autres pays - Iran et Israël en tête - dont les services secrets surveillent continuellement le dossier nucléaire : contrairement à l'Iran, qui s'est donné de longue date des objectifs et des moyens concernant le nucléaire, et qui maîtrise parfaitement l'enrichissement de l'uranium, l'Egypte est quasiment au niveau zéro.
 
Plaçons nous néanmoins dans l'hypothèse où la centrale nucléaire annoncée verrait effectivement le jour.
 
Notons déjà que, contrairement à ce qui est annoncé, ce ne serait en rien une garantie d'indépendance énergétique : cette centrale "égyptienne" serait construite par un pays tiers, vraisemblablement les USA, dont les techniciens seraient indispensables pour faire fonctionner la centrale et qui fournirait par ailleurs le combustible approprié. Il n'est pas difficile de comprendre que le pays fournisseur aurait alors de terribles moyens de pression politique sur l'Egypte, contrainte d'obéir aux consignes données sous peine de voir "sa" centrale nucléaire à l'arrêt. (*)
 
Autre question : cette centrale est censée alimenter en électricité des millions d'habitants qui, il est vrai en ont bien besoin. Or la dépêche AFP du 25 août nous apprend que "aujourd'hui la population est victime, surtout en été, de longues et fréquentes coupures de courant dues à un réseau ancien et insuffisant."
 
Or il n'y a rien de plus absurde que vouloir insérer une centrale nucléaire dans un réseau électrique "ancien et insuffisant". La production électrique nucléaire, extrêmement centralisée, serait quasiment impossible à écouler et transporter. Certes, il est possible de rénover ce réseau mais il faut savoir que de tels travaux coûtent pratiquement aussi cher que la centrale elle-même, voire plus suivant l'état du réseau en question.
 
Finalement, une lueur d'espoir transparaît quand même dans la dépêche : "Le pays ambitionne également de produire 20% de son électricité à partir d'énergies renouvelables (solaire, éolienne) d'ici 2020." Investir dans les énergies renouvelable, voilà qui apparaît beaucoup plus réaliste. Ce serait pour le coup un réel vecteur d'indépendance énergétique, et donc politique et géostratégique. Les risques et les déchets radioactifs en moins.
 
Mais il est vrai que les éoliennes et les panneaux solaires ne sont pas encore porteurs de prestige pour les dictateurs qui préfèrent encore jouer les Tartarins radioactifs…

(*) Cette soumission est inévitable pour tout pays qui achète une ou plusieurs centrales nucléaires : contrairement à ce qui est si souvent affirmé, le nucléaire n'est donc pas facteur d'indépendance énergétique mais, à l'inverse, de dépendance et de soumission (nous n'évoquons pas ici les risques d'accident et les déchets radioactifs : c'est un autre sujet… tout aussi important).

 


Observatoire du nucléaire - Communiqué du mercredi 11 août 2010

 

Incendies de zones radioactives
en Russie : de réels risques de
contamination par inhalation
 
Même si la radioactivité est faible, l'inhalation de
particules de césium peut conduire au cancer

 
 
 
L'Observatoire du nucléaire attire l'attention sur les réels risques de contamination qui existent dès lors que, ainsi que le reconnaissent les autorités russes (cf http://bit.ly/blbQid ), de forts incendies ont touché les zones contaminées par les catastrophes nucléaires de Tchernobyl (1986) et de Mayak (1957).
 
Il est très important de distinguer irradiation et contamination :
 
- une personne est victime d'irradiation lorsqu'elle est touchée par des rayonnements provenant d'une source située à l'extérieur de l'organisme de la personne concernée.
 
- une personne est victime de contamination lorsque des particules radioactives ont pénétré dans son organisme, par exemple par ingestion ou par inhalation. Si une ou plusieurs particules se fixent dans l'organisme, par exemple dans les poumons, c'est la quasi assurance de développer un cancer dans un délais qui est extrêmement variable d'une personne à l'autre (cela peut aller de quelques mois à 15 ou 20 ans).
 
Une contamination peut donc avoir de graves conséquences même si le niveau de radioactivité est faible. Il convient donc de se méfier des déclarations des autorités russes et françaises qui prétendent que, 25 ans après Tchernobyl, le danger est infime.
 
Il est évident que ce sont d'abord les populations situées en Russie qui sont menacées de contamination en respirant ou en ingérant des produits touchés par les retombées des incendies.
 
Il n'est cependant pas impossible que, comme ce fut le cas en 1986, un nuage contenant des poussières radioactives survole l'Europe et donc la France. Bien sûr, personne ne mourra sur l'instant, mais il est possible, voire probable, qu'un nombre indéfini de personnes soient contaminées par inhalation ou ingestion.
 
Une fois de plus, il est démontré que l'industrie nucléaire occasionne des dangers sur de très longues durées, qu'il s'agisse de la production de déchets radioactifs ou des conséquences d'accidents nucléaires.

 


 

Observatoire du nucléaire - Communiqué du vendredi 6 août 2010

 
Incendies en Russie - Zones contaminées par Tchernobyl :
L'Observatoire du nucléaire conteste
les affirmations rassurantes de l'IRSN

 
 
Par ailleurs, il est très improbable que les Russes aient pu retirer
toutes les matières nucléaires du site de Sarov (menacé par le feu)
 
 
L'Observatoire du nucléaire conteste les affirmations (*) de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) à propos des incendies actuels en Russie qui menacent de toucher des zones contaminées par la catastrophe de Tchernobyl (26 avril 1986)
 
Toute en reconnaissant que ces incendies pourraient générer des nuages de poussières pouvant atteindre le territoire français, l'IRSN prend immédiatement les devants en affirmant avec légèreté que "les niveaux de concentration en particules de césium sont tellement bas qu’ils ne peuvent absolument pas engendrer une inquiétude sanitaire".
 
Ces affirmations font malheureusement écho à celles du SCPRI (l'organisme ancêtre de l'IRSN) qui avait prétendu en 1986 que les conséquences du nuage de Tchernobyl étaient totalement négligeables et ne nécessitaient aucune mesure sanitaire en France.
 
Aujourd'hui encore, du fait des incendies qui frappent la Russie, les risques sont bien réels dans tous les pays qui peuvent être touchés, et donc en France. Le problème principal est assurément le risque d'INHALATION de particules radioactives, en particulier de Césium. Dans ce cas, les particules radioactives se fixent dans l'organisme, en particulier dans les poumons, entraînant un très fort risque de cancer, lequel peut, selon les personnes, se déclarer très vite (en quelques années) ou beaucoup plus tard.
 
Ce qu'il faut bien comprendre, c'est que ce risque par inhalation est bien réel, et important, même si la radioactivité est faible. Le CEA (Commissariat à l'énergie atomique) lui-même reconnaît le risque d'incorporation du Césium par inhalation (**). Les affirmations de l'IRSN sont donc d'une grande légèreté et doivent être contestées.
 
 
PAR AILLEURS :
 
L'Observatoire du nucléaire conteste aussi les affirmations des autorités Russes qui prétendent avoir évacué les matières nucléaires du site atomique de Sarov. En effet, il faut des décennies pour démanteler un site nucléaire, surtout lorsqu'il est ancien. Or le site de Sarov existe depuis les années 40 : il apparaît totalement improbable qu'il ait pu être nettoyé en quelques heures. Il est de fait évident que si, par malheur, les incendies atteignent ce site, les conséquences seront catastrophiques.
 
 
(*) http://www.irsn.fr/FR/Actualites_presse/Actualites//Pages/20100805_incendies-forets-russie.aspx
(**) http://www-prositon.cea.fr/espace-pedagogique/rayonnements-ionisants-et-sante/les-radionucleides/les-isotopes-du-cesium

 


 

Observatoire du nucléaire - Communiqué du 9 juillet 2010

Electricité : RTE oublie les déchets nucléaires

futs-radioactifs.jpg (64545 octets)
La production électrique française est responsable de la création de déchets nucléaires
pour lesquels n'existe aucune solution, et de diverses autres pollutions et contaminations

 

Le Réseau de transport de l'électricité (RTE) a décidé de publier désormais "les émissions de co2 générées par la production électrique française", mais il se garde bien de publier en même temps la production de déchets nucléaires et autres rejets radioactifs.

Il s'agit clairement d'une opération de "greenwashnig" ou "écoblanchiment" en faveur de l'industrie nucléaire, présentée de fait comme "écologique" car émettant moins de co2 que les filières fuel, gaz, charbon.

Or, lorsque les centrales nucléaires génèrent de l'électricité, elles produisent aussi des déchets radioactifs extrèmement dangereux dont la durée de vie peut atteindre plusieurs millions d'années et pour lesquels n'existe aucune solution.

Qui plus est, la filière nucléaire dans son ensemble est responsable de diverses pollutions et contaminations, par exemple à cause des mines d'uranium, des usines de transformation et d'enrichissement de l'uranium, des opérations de retraitement des déchets radioactifs, etc.

La démarche du RTE relève donc clairement de la tromperie et du parti pris en faveur de l'industrie nucléaire, s'alignant en cela sur la politique pronucléaire et la désinformation pronucléaire imposées en France depuis 50 ans.

 


 

Observatoire du nucléaire - Communiqué du 6 juillet 2010

Areva : Mme Lauvergeon coulera donc avec son "Titanic"


lauvergeon.jpg (57108 octets)
Anne Lauvergeon serait maintenue à la tête d'Areva...
pour mieux couler avec son entreprise en perdition

 

Selon des "sources proches du dossier", Mme Lauvergeon serait maintenue par M. Sarkozy à la tête de la multinationale du nucléaire Areva. Pour divers commentateurs, ce maintien serait une victoire pour Mme Lauvergeon qui aurait ainsi réussi à "sauver sa tête".

En réalité, Areva est en perdition et, si Mme Lauvergeon est maintenue en place, c'est seulement pour avoir l' "honneur" de couler avec son entreprise qui ressemble désormais à un véritable Titanic.

D'ailleurs, la cotation en bourse d'Areva est en chute libre : après être monté à 820 euros il y a deux ans, le certificat d'investissement d'Areva est aujourd'hui tombé à 326 euros : plus de 60% de pertes.

Qui plus est, les nuages noirs continuent de s'accumuler pour Areva :

- l'EPR finlandais est loin d'avoir encore livré toutes ses mauvaises surprises (retards, surcoûts, pénalités)

- les EPR annoncés en chantier en Chine seraient encore au point mort à ce jour

- malgré divers effets d'annonce, aucun autre EPR ne sera construit à l'étranger

- le réacteur Atmea, en cours de développement avec MHI, reste purement virtuel

- la vieille usine d'enrichissement d'uranium Eurodif (Tricastin) va sous peu tourner à vide du fait de la défection d'EDF

- les débouchés de la nouvelle usine d'enrichissement Georges Besse II, en construction, sont hasardeux

- le prix de vente de l'uranium reste très faible et ne permet pas à Areva de rentabiliser ses mines

- différents dossiers (comme les relations contractuelles avec Siemens) plombent toute initiative

Il est facile de comprendre que les candidats ne se sont pas bousculés pour prendre les commandes d'un Areva en perdition. Le maintien de Mme Lauvergeon n'est donc en rien une victoire pour "Atomic Anne". Au contraire, elle va devoir assumer l'entièreté du désastre industriel qui attend Areva.

Malheureusement, comme c'est toujours le cas lorsqu'il s'agit de nucléaire, ce sont les citoyens qui vont payer la facture de ce flop monumental. Qui plus est, cette lourde note ne sera pas seulement financière mais aussi environnementale : Areva va laisser derrière elle des installations obsolètes, des montagnes de déchets radioactifs, des régions contaminées par les mines d'uranium ou par les situations accidentelles comme la fameuse fuite d'uranium du Tricastin.

Plus globalement, il apparaît que la France va désormais payer cher l'option nucléaire imposée depuis 50 ans. EDF est elle même au bord du gouffre : terriblement endettée, son action est passée en deux ans de 87 à 30 euros (65% de pertes). Les investissements gigantesques réalisés à l'étranger (Grande-Bretagne, USA) s'avèrent inutiles et ruineux. Et l'état des centrales nucléaires françaises se dégrade de plus en plus rapidement...

Mme Lauvergeon ne doit donc pas être la seule à assumer le flop annoncé de l'industrie nucléaire : les différents PDG d'EDF, mais aussi les dirigeants politiques de la plupart des partis aux affaires depuis 50 ans sont responsables et coupables...

 


 

Observatoire du nucléaire - Communiqué du 11 mai 2010
 
 
C-zéro : le subterfuge de Citroën
 
Citroen-C-Zero.jpg (25716 octets)
La C-Zéro : rechargée sur le secteur (comme indiqué par Citroën), elle est
responsable de la production de déchets nucléaires ET d'émissions de co2

 

Si elle n'est pas rechargée exclusivement avec une électricité
renouvelable, une voiture électrique est terriblement polluante
 
Remplacer des voitures ordinaires par des voitures électriques
rechargées sur le secteur revient juste à déplacer la pollution

 

Citroën présente aujourd'hui au salon de l'environnement de Bordeaux une voiture électrique baptisée C-zéro pour signifier "zéro émissions de carbone" et prétendre que ce véhicule est "écolo".
 
Il s'agit d'une véritable tromperie. En effet, l'Observatoire du nucléaire rappelle que, si ses batteries sont rechargées sur le secteur, une voiture électrique utilisera du courant dont la production est extrêmement polluante. Ainsi, même si elle n'émet pas elle-même des éléments polluants, cette voiture sera responsable de toutes les tares du nucléaire (risques, déchets radioactifs, etc) mais aussi, contrairement à une idée reçue, de l'émission de grandes quantités de co2. Le nom "C-zéro" est donc totalement usurpé et la pollution est juste déplacée (elle n'a pas lieu lors du fonctionnement de la voiture mais lors de la production de l'électricité)
 
En effet, comme l'ont reconnu le RTE (Réseau de Transport de l’Electricité) et l'Ademe (Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie), dans une étude (*) qui concerne le chauffage électrique mais dont les conclusions sont directement transposables à un parc de voitures électriques, l'électricité produite par EDF est fortement émettrice de co2, en particulier lors des pointes de consommation.
 
Lors de ces pointes, ce sont des centrales thermiques (gaz, fuel, charbon), françaises et étrangères, qui sont mises en service, dégageant de grandes quantités de co2. En effet, même surdimensionné comme c'est le cas en France, un parc nucléaire a une grande inertie et est incapable de répondre aux pointes de consommation. Le résultat est accablant : production de déchets radioactifs ET de co2.
 
Il faut heureusement noter que, comme c'est le cas par exemple à Clermont-Ferrand ou à Montmelian (**), il est possible de recharger avec des énergies renouvelables les batteries des véhicules électriques.
 
Les promoteurs des voitures électriques prétendent agir pour l'environnement mais, en l'absence de plans de rechargement par des énergies renouvelables, ils soutiennent en réalité l'industrie nucléaire, ses risques et ses contaminations.

(*) http://observ.nucleaire.free.fr/CO2-Chauffage-electrique-RTE-Ademe.pdf
(**) http://www.montmelian.com/solaire/equipementssolaires.htm

 


 

Observatoire du nucléaire - Communiqué du 31 mars 2010

L'Observatoire du nucléaire conteste la réalité de
la "4ème génération" de réacteurs nucléaires

 

L'Observatoire du nucléaire conteste la réalité de la prétendue "4ème génération" de réacteurs nucléaires : il ne s'agit que de la nouvelle appellation de la filière des surgénérateurs, que l'industrie nucléaire échoue depuis 50 ans à mettre en oeuvre, comme l'a montré en France l'échec cinglant de Superphénix.

superphenix.jpg (30491 octets)
Le surgénérateur Superphénix devait "faire disparaître les déchets
radiaoctifs", il a juste réussi à désintégrer... 10 milliards d'euros.

 

Le nucléaire mondial est menacé de tomber définitivement en "panne sèche" : pour fonctionner, les réacteurs ont besoin de combustible, c'est-à-dire principalement d'uranium. Au rythme actuel de consommation, avec environ 430 réacteurs nucléaires sur Terre, les réserves de ce minerai sont estimées à environ 100 ans, c'est à dire fort peu. Et si de nombreux réacteurs atomiques sont construits sur la planète, comme on nous l'annonce ici ou là, l'uranium viendra à manquer encore plus tôt, dans 50 ans, ou 30 ou même 20. Il faut imaginer des centaines de réacteurs neufs et… définitivement arrêtés.
 
Le problème avec les réacteurs actuels - outres les risques et la production de déchets radioactifs - vient de ce que seulement 0,7% du minerai est effectivement utile : c'est l'uranium 235, qui est fissile (c'est-à-dire qu'il permet une réaction nucléaire) contrairement à l'uranium 238, non fissile, qui représente donc 99,3% - inutiles - du minerai. 

Aussi, l'industrie atomique mondiale tente de mettre au point des réacteurs dits "de 4ème génération", supposés utiliser une part de l'uranium 238 : cela règlerait pour des millénaires le problème du combustible nucléaire. Ces réacteurs seraient aussi capables de "transmuter" les déchets radioactifs, c'est à dire de transformer des déchets très radioactifs et à vie longue en déchets beaucoup moins radioactifs et à vie courte. De véritables miracles... qui n'ont en réalité aucune chance de se concrétiser.

En effet, cette "4ème génération" de réacteurs… n'existe pas. Ou plutôt elle existe depuis longtemps déjà, sous d'autres noms, et elle n'a réalisé aucun des miracles attendus. C'est ainsi le cas du réacteur français Superphénix. Fermé en 1997, toujours en cours de démantèlement à Creys-Maville (Isère), ce surgénérateur qui devait faire "disparaitre" les déchets radioactifs a seulement réussi à désintégrer… 10 milliards d'euros. 

Aujourd'hui, le Commissariat à l'énergie atomique (CEA) prétend construire un réacteur "de 4ème génération" or, selon le CEA lui-même, il s'agira réacteur à neutron rapide et caloporteur sodium, c'est à dire exactement la même chose que Superphénix. Ce dernier, comme son nom l'indique, semble devoir renaître une nouvelle fois de ses cendres mais rien ne permet de croire que l'échec ne sera pas une nouvelle fois au rendez-vous.
 
Le CEA reconnaît lui-même involontairement la mystification que constitue le terme de "4ème génération" puisqu'il écrit : "L’enjeu de préserver les ressources naturelles en combustible et d’optimiser leur utilisation sur le long terme s’est également traduit, dès les débuts, par le développement des réacteurs surgénérateurs à neutrons rapides, refroidis au sodium, notamment aux Etats-Unis (réacteur Enrico Fermi en 1963), en Russie (BOR 60 en 1968, BN 350 en 1972 et BN 600 en 1980), en France (Rapsodie en 1967)" [*]. Ces réacteurs sont donc fort anciens et sont alors classés par le CEA dans… la première génération.

Pour faire bonne mesure, ces mêmes réacteurs sont aussi classés... dans la deuxième génération (!) : "En parallèle à cet effort [ie : le développement de la supposée "deuxième génération"], la préservation des ressources naturelles a motivé la poursuite du développement des réacteurs surgénérateurs à neutrons rapides refroidis au sodium, notamment en Russie (BN 350 en 1972 et BN 600 en 1980), en France (Phénix en 1973, Superphénix en 1985) et au Japon (Joyo en 1978 et Monju en 1994)."
 
Il n'y a donc pas de "quatrième génération", mais des efforts (vains) et des gaspillages financiers (conséquents) depuis 50 ans pour tenter de faire fonctionner des surgénérateurs.

Si les principaux pays nucléarisés se rassemblent aujourd'hui dans le "forum génération 4", c'est parce que depuis 50 ans aucun de ces réacteurs n'a réalisé les miracles attendus. Alors pourquoi y arriveraient-ils prochainement ? Cependant, envisageons quand même que ce soit le cas. Serait-ce pour autant le rêve ? Loin de là : voici ce qu'en dit Robert Dautray, peu soupçonnable d'être antinucléaire puisqu'il fut carrément Haut-Commisaire à l'énergie atomique (1993-1998). Dans son rapport sur la transmutation remis à l'académie des sciences, Robert Dautray écrit :
 
"C'est donc un système nucléaire vaste et complexe qui est à créer (…) Ce système radioactif ne pourrait être créé, pour éviter de trop nombreux transports de substances radioactives, que dans un immense parc nucléaire adossé à l'usine séparant tous ces corps réputés potentiellement plus dommageables que les autres, et que l'on devrait séparer chimiquement.
Donc, cet immense parc nucléaire devrait être adjacent à l'usine de retraitement sur laquelle on ajouterait les nouvelles unités de séparation chimiques. Il faudrait y placer toutes les fabrications de cibles à irradier, les réacteurs brûleurs et le traitement des cibles irradiées, et cela avec de nombreux recyclages. Il faudrait exiger des pertes et des impuretés minimales, au prix d'une complication technique extrême et d'un effort supplémentaire.
N'oublions pas les usines-pilotes, puis les usines-prototypes, les réacteurs-démonstrateurs avant que les réacteurs-brûleurs ne soient construits en grande taille et en grande quantité. Tout cela nous parait d'une complexité jamais égalée, mettant en jeu toutes sortes de rayonnements.
Ce parc nucléaire contiendrait tant de corps radioactifs aux multiples risques potentiels qu'il faudrait le protéger, le garder comme une citadelle militaire, y compris du dessus. Et que dire des servitudes des travailleurs qui devraient y entrer et en sortir chaque jour, et des transports de corps radioactifs inévitables qui pénétreraient et sortiraient ?
"
 
Il apparaît donc que cette "4ème génération", à supposer qu'elle soit un jour mise au point, serait loin de régler les problèmes de l'humanité et la plongerait au contraire au cœur d'un véritable cauchemar. Ce système global serait basé sur l'utilisation massive du plutonium, avec d'incommensurables dangers en terme de rejets dans l'environnement, de démultiplication des transports, de risques d'attentats, ainsi que de prolifération à des fins militaires.
 
[*] http://www.cea.fr/content/download/2896/13285/file/SystemesNucleaireFutur.pdf

 


 

Observatoire du nucléaire - Communiqué du 23 mars 2010
 
 
Abandon de la taxe carbone : une lourde
déconvenue pour l'industrie nucléaire

 

- La taxe carbone aurait fortement avantagé le nucléaire par rapport aux autres énergies polluantes
- Ce sont les énergies renouvelables et les économies d'énergie qu'il faut soutenir

taxe-carbone.jpg (26615 octets)

 
Les antinucléaires peuvent se féliciter de l'abandon, annoncé aujourd'hui par le premier ministre M Fillon, du projet de taxe carbone.

En effet, avec ce projet, les autorités françaises entendaient favoriser une fois de plus l'industrie nucléaire qui aurait été exonérée de cette taxe, contrairement au pétrole, au gaz et au charbon. Pourtant, le nucléaire est l'énergie la plus polluante : production de déchets radioactifs, rejets radioactifs et chimiques massifs dans les rivières et les océans, fuites d'uranium, production de plutonium, contamination de régions entières par les mines d'uranium, etc...

Cette volonté de protéger l'atome est d'autant plus absurde que l'industrie nucléaire dans son ensemble, de la mine d'uranium au démantèlement des installations, émet aussi des gaz à effet de serre de façon non négligeable… et croissante (*).

L'OBSERVATOIRE DU NUCLEAIRE rappelle par ailleurs que la France a un objectif impératif, fixé au niveau de l'Union européenne, de 23% d'énergies renouvelables en 2020. Pour atteindre cet objectif, il faut certes développer les énergies renouvelables mais il faut aussi impérativement réduire le recours au nucléaire, et non soutenir ce dernier comme cela aurait été le cas avec la taxe carbone.

(*) http://www.lesoir.be/actualite/sciences_sante/co2-les-vices-caches-du-2008-11-26-666685.shtml

 


 

Observatoire du nucléaire - Communiqué du 22 mars 2010
 
 
Un réacteur pour éliminer
les déchets nucléaires : la
farce de Mme Lauvergeon


 
- Les déclarations de Mme Lauvergeon ont été élaborées habilement pour tromper l'opinion
- L'industrie nucléaire échoue en réalité depuis 50 ans à éliminer les déchets radioactifs
- Pourquoi Areva continue à vitrifier les déchets à La Hague si une solution est annoncée ?

 

L'OBSERVATOIRE DU NUCLÉAIRE fustige les déclarations de la Présidente d'Areva, rapportées lundi 22 mars 2010 par le quotidien britannique The Times (*). Selon Mme Lauvergeon, Areva préparerait la mise au point d'un réacteur nucléaire capable d' "éliminer les déchets radioactifs".
 
En réalité, malgré des promesses régulièrement renouvelées, l'industrie nucléaire échoue depuis 50 ans à trouver la moindre solution pour les déchets radioactifs. Les déclarations de Mme Lauvergeon ont été soigneusement élaborées pour que, en les lisant, le citoyen ordinaire imagine que des progrès scientifiques décisifs viennent d'être réalisés. Il n'en est absolument rien.
 
En particulier, les recherches concernant la "transmutation" (transformer des déchets très radioactifs et à vie longue en déchets bien moins radioactifs et à vie courte) restent au point mort. Les rares avancées concernent des expériences en laboratoire sur des quantités infinitésimales qui n'ouvrent la voie à aucun processus industriel.
 
Qui plus est, ces recherches ne concernent qu'une catégorie de déchets radioactifs ultimes, les actinides mineurs. Même si les "miracles" annoncés par Mme Lauvergeon se produisaient subitement, il resterait pour des millions d'années des déchets radioactifs ultimes dits "produits de fission".
 
D'ailleurs, si Areva avait véritablement en vue une solution technologique pour faire disparaître les déchets radioactifs, Mme Lauvergeon aurait simultanément annoncé l'arrêt de la vitrification de ces déchets, opérée continuellement dans l'usine de La Hague (Manche). En effet, une fois vitrifiés, ces déchets sont définitivement irrécupérables et resteront radioactifs des centaines de milliers d'années…
 
L'industrie nucléaire est spécialisée dans les annonces fracassantes, jamais concrétisées mais régulièrement réaffirmées afin d'abuser l'opinion publique. C’est en particulier le cas pour :
- la fusion nucléaire (l'échec du projet international ITER est d'ores et déjà avéré) ;
- les surgénérateurs (renommés "réacteurs de 4ème génération" pour faire plus "sexy") ;
- la vaine recherche de solutions pour les déchets radioactifs.
 
Mme Lauvergeon reconnaît elle-même que l'objectif de ses annonces est d'essayer de rendre le nucléaire plus acceptable par l'opinion publique. Y parviendra-t-elle avec ces déclarations gratuites ?
 
 
(*) http://business.timesonline.co.uk/tol/business/industry_sectors/utilities/article7070403.ece  

 


 

Observatoire du nucléaire  - Communiqué du 22 mars 2010
 
 
Projet de réacteur EPR à Penly :
L' Observatoire du nucléaire

met en cause le "Débat public"

cndp.jpg (8333 octets)

Lors du "Débat public" de 2005-2006, EDF assurait qu'il lui fallait
"une expérience d'exploitation" d'un premier EPR pour décider ou
non d'en faire d'autres. Or,
aucun EPR n'est exploité à ce jour 
 

Lors du débat public (novembre 2005 - février 2006) organisé par la Commission nationale du débat public (CNDP) à propos du réacteur nucléaire EPR actuellement en construction à Flamanville (Manche), les documents officiels produits par EDF précisaient que ce premier EPR devait permettre "d’acquérir une solide expérience de construction et d’exploitation de ces EPR et d'être prêt le moment venu pour le renouvellement des centrales" (*).
 
En clair, il s'agissait de construire et de faire fonctionner un réacteur EPR pour voir s'il donnait satisfaction et s'il était alors possible d'en construire d'autres. Or, le chantier du premier EPR doit se poursuivre encore pendant des années : EDF parle d'une mise en service en 2012 ou 2013.
 
EDF peut au mieux prétendre avoir une expérience de construction de l'EPR, malgré les graves problèmes rencontrés sur le chantier. Mais, même avec la pire mauvaise foi, il est impossible de prétendre avoir à ce jour une expérience d'exploitation de l'EPR puisque qu'il n'est pas terminé et ne pourra pas fonctionner avant des années !
 
Il en est d'ailleurs de même concernant l'EPR actuellement en construction par Areva en Finlande : le chantier, commencé en 2005, rencontre tant de problèmes que la mise en service de ce réacteur, si elle a lieu un jour, n'est pas annoncée par Areva avant 2013, comme l'EPR de Flamanville. Il n'y a donc pas plus d'expérience d'exploitation de l'EPR en Finlande qu'à Flamanville.
 
Il est donc avéré que le lancement aujourd'hui d'un projet de second EPR et d'un débat public organisé par la CNDP bafoue gravement les engagements du débat public CNDP de 2005-2006. La CNDP se comporte comme un organisme au service des projets nucléaires d'EDF et n'hésitant pas à cet effet à tromper les citoyens.
 
Si elles participent à ce "débat", les associations antinucléaires cautionneront involontairement la tromperie orchestrée par EDF et la CNDP.
 
 
(*) Cf ici :
http://cpdp.debatpublic.fr/cpdp-epr/docs/pdf/dossier_mo/synthese_dossier_mo.pdf , page 4

 


 

Observatoire du nucléaire - 19 février 2010

Le coup d'Etat au Niger illustre la
dépendance de la France nucléaire

areva-uranium-niger.gif (26493 octets)
Areva s'accapare depuis 50 ans l'uranium du Niger à bas prix. Une époque révolue ?

 

Depuis des années, les promoteurs de l'industrie nucléaire rappellent que les approvisionnements en pétrole et gaz sont soumis aux aléas géostratégiques et peuvent entraîner des pénuries. A contrario, l'option nucléaire serait à l'abri de ce genre de désagréments.

Le coup d'Etat au Niger démontre bien que les importations d'uranium - le combustible des réacteurs nucléaires - sont tout aussi vulnérables que celles des hydrocarbures.

Certes, il est encore trop tôt pour savoir si les mutins vont réellement prendre le pouvoir et, le cas échéant, s'ils remettront en cause les exportations d'uranium vers la France. Mais il n'empêche que toutes les hypothèses sont possibles et que, à cette heure, l'approvisionnement de la France en uranium est suspendu. Si cette situation devenait durable, la France nucléaire serait menacée de pénurie d'électricité en quelques semaines ou quelques mois.

Après avoir tant vanté la supposée "indépendance énergétique de la France grâce au nucléaire", MM Sarkozy et Fillon - leurs prédécesseurs n'auraient pas fait mieux - pourraient bien être obligés de rassurer les français en leur rappelant... que les importations de pétrole et de gaz ne sont, elles, pas suspendues, et qu'il est même possible d'importer massivement de l'électricité de chez nos voisins... car ils n'ont pas ou peu de nucléaire. CQFD.

Les citoyens doivent prendre acte de ce que, contrairement à ce qui leur est raconté depuis 40 ans, le nucléaire n'apporte pas l'indépendance énergétique. De même, le nucléaire est cher, polluant, dangereux, inconciliable avec la démocratie, etc...

 


 

Observatoire du nucléaire - 5 mars 2010 - SCOOP

 

L'Observatoire du nucléaire rend publics des
documents "explosifs" sur le réacteur E.P.R.

chantier-epr-fla.jpg (66588 octets)

Alors que la Commissions nationale du débat public (CNDP) annonce pour le 24 mars 2010 l'ouverture du Débat public sur le projet de réacteur EPR envisagé à Penly (Seine-Maritime), l'Observatoire du nucléaire rend publics plusieurs documents explosifs sur l'EPR :

- une note explicative : ici . Extrait : « A l’heure actuelle il semblerait qu’aucune démarche n’ait été entreprise et le dimensionnement de protections EPR semble succinct (…) ».

- une note technique d’EDF évoquant l’« l’EDG FA3 ». Explication :  FA3 est le diminutif de Flamanville 3 (c'est à dire de l'EPR, actuellement en chantier) et EDG est l’acronyme de l’accident « Ejection de grappe ». Les grappes servant à contrôler la puissance du réacteur, à le piloter. Ce sont à la fois l’accélérateur et le frein. L’accident d’éjection de grappe peut se comparer au blocage de l’accélérateur. A fond.

- Une étude dans laquelle les ingénieurs d’EDF ont identifié « l’accident d’éjection de grappe » comme « potentiellement problématique pour EPR ». Il est question de « dépassements très significatifs » du « critère de nombre de crayons [combustible] en crise d’ébullition ». De « 20 à 30% » du combustible pourrait alors se rompre en cas d’accident.

- Une note d'étude d’EDF d'avril 2004 qui indique que la puissance de l’EPR serait, dans un premier temps, inférieure de 180 MWe à celle déclarée dans le Rapport préliminaire de sûreté

- Un document d'EDF qui explique que "la vocation de l’EPR est de permettre le passage (à moyen terme) à un niveau de puissance de 4 500 MWth"


Observatoire du nucléaire

Contact : contact@observatoire-du-nucleaire.org