Observatoire du nucléaire - Communiqué du jeudi 18 avril 2013

 

Risque nucléaire : France-Inter réinvente l'ORTF

 

Le "Téléphone sonne" du 17 avril sur le risque nucléaire (rebaptisé la "sûreté" nucléaire) n'avait comme invités que des représentants d'organismes officiels pronucléaires.

 

 

 

Mercredi 17 avril 2013, sur France-Inter (cf http://bit.ly/13gZrG7), l'émission "Le Téléphone sonne" a proposé aux auditeurs de faire un retour dans le passé, à l'époque de l'ORTF, lorsque les médias publics n'étaient que les porte-parole de l'Etat.

 

En effet, sur une question aussi controversée que le risque nucléaire, les seuls invités de l'émission étaient les représentants de deux organismes officiels : Pierre-Franck Chevet, Président de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), et Jacques Repussard, Directeur de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN).

 

Bien que ces structures d'Etat soient prétendues "indépendantes", elles font en réalité partie du lobby nucléaire et ont pour mission réelle de faire tolérer par la population la présence de 58 réacteurs sur le territoire national et la perspective d'une catastrophe nucléaire.

 

Qui plus est, ces deux invités étaient mis en valeur par la journaliste Nathalie Fontrel… qui s'est déjà signalée en faisant passer un représentant du Commissariat à l'énergie atomique (CEA) pour un aimable "spécialiste du climat" (cf http://bit.ly/ZMOo5K), ce qui est une véritable tromperie des auditeurs.

 

La moindre des choses était, surtout sur une antenne de service public, de faire une émission pluraliste et de faire entendre d'autres voix... qui sont au moins aussi pertinentes sur la question du risque nucléaire. Mais non, le "Téléphone sonne" a choisi l'option ORTF.

 

Le résultat est sans surprise : les deux "spécialistes" (en désinformation) ont pu dérouler tranquillement leurs "éléments de langage" sans la moindre contradiction, reconnaissant d'ailleurs que le risque nucléaire existait bien… mais pour asséner qu'il fallait nécessairement vivre avec, que l'on pouvait "s'y préparer", et que les conséquences de catastrophes comme celle de Fukushima étaient finalement faibles (!), etc.

 

Concernant la prétendue "compétence" des personnes en charge de la "sûreté nucléaire", l'Observatoire du nucléaire rappelle par exemple que, après un fort séisme au Japon en juillet 2007, c'est un dirigeant de l'ASN française qui a dirigé une mission de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) qui a décrété... que les réacteurs nippons étaient adaptés au risque sismique (cf http://bit.ly/TcrXje ). Trois ans après, c'était Fukushima...

 

Concernant la prétendue "indépendance" de l'ASN, l'Observatoire du nucléaire rappelle que, ayant évoqué "un moratoire sur la construction du réacteur EPR" juste après le début de la catastrophe de Fukushima, le Président de l'ASN (M. Lacoste) a été immédiatement contraint de se contredire dans les médias sur ordre de l'Elysée... car M. Sarkozy se rendait le jour même au Japon pour essayer cyniquement d'y promouvoir le nucléaire français (cf également http://bit.ly/TcrXje).

 

L'option consistant à assurer la "sûreté nucléaire" par l'arrêt définitif de toutes les installations atomiques n'a bien sûr pas été évoquée lors de ce sinistre "Téléphone sonne", mission accomplie. Il est une fois de plus démontré que le nucléaire ne nuit pas seulement à l'environnement et aux êtres vivants, mais aussi à la démocratie et au pluralisme. En l'occurrence avec la collaboration des dirigeants de France-Inter.

 


Observatoire du nucléaire