11 mars 2011 - Communiqué de l'Observatoire du nucléaire

 

Grave accident nucléaire en cours au

Japon : un "Tchernobyl" japonais
possible, la population évacuée...

 

 

- La communication rassurante des autorités japonaises et de l'industrie nucléaire est dérisoire

- Personne n'a tiré les enseignements du séisme du 16 juillet 2007 qui a endommagé la plus grande centrale nucléaire du monde située... au Japon

- L'industrie nucléaire mondiale n'a pas tiré les enseignements de l'accident de Tree Miles Island (USA) en 1979

 

 

 

Un séisme de grande ampleur a frappé aujourd'hui le Japon. Les mouvements de sol et le tsunami généré ont d'ores et déjà causé de graves dommages. Hélas, au risque naturel s'ajoute le risque industriel et particulièrement le risque nucléaire.

 

A cette heure, il est bien sûr trop tôt pour connaître l'état des dégâts occasionnés par ce séisme dans les centrales nucléaires japonaises, mais il est d'ores et déjà avéré que plusieurs centrales ont été arrêtées en urgence et, de plus, deux centrales seraient actuellement touchées par des incendies.

 

Si l'on ne peut évidement qu'espérer que la situation n'aboutisse pas à une catastrophe nucléaire, il est clair que personne ne peut à cette heure prétendre que la situation est sous contrôle : de fait, la communication rassurante des autorités japonaises et de l'industrie nucléaire, selon lesquelles il n'y aurait "aucune fuite radioactive", est dérisoire et relève de la désinformation et de la méthode coué.

 

En effet, chaque fois qu'une situation grave s'est produite dans une centrale nucléaire, quel que soit le pays concerné, les autorités ont d'abord prétendu que tout allait bien, espérant cacher à l'opinion la gravité réelle des dommages et des conséquences.

 

C'est d'ailleurs ce qui s'est passé au Japon même le 16 juillet 2007 lorsque la centrale nucléaire de Kashiwazaki-Kariwa a été sérieusement secouée par un séisme. Une fois passé le temps des déclarations rassurantes, les autorités avaient bien été obligées de reconnaître qu'il y avait eu des fuites radioactives et de graves dommages.

 

D'ailleurs, 3 ans et demi après, 5 des 7 réacteurs de cette centrale n'ont pas redémarré. Et les évènements d'aujourd'hui montrent l'irresponsabilité de la remise en service des deux autres réacteurs.

 

Le Japon - et aucun autre pays nucléarisé, à commencer par la France - n'a pas tiré le seul enseignement évident du séisme de 2007 : il faut fermer le plus vite possible, et définitivement, les réacteurs nucléaires. Sous peine d'aboutir bientôt à une catastrophe nucléaire, en espérant qu'elle ne soit pas en cours actuellement au Japon.

 


Observatoire du nucléaire