Observatoire du nucléaire - Communiqué du 17 janvier 2011 - Contact : 06.64.100.333

 

Simulation d'accident
nucléaire à Gravelines :
un aveu et une tromperie
 
Des questions fondamentales restent sans réponse

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L'organisation mardi 18 janvier 2011 par les autorités d'une simulation d'accident nucléaire autour de la centrale nucléaire de Gravelines appelle plusieurs commentaires :

 
Un aveu :
 
L'organisation de cette opération, qui comprend l'évacuation de 1 700 familles et 1 300 élèves, est l'aveu par les autorités qu'une catastrophe nucléaire est bel et bien possible dans une centrale française, en l'occurrence à Gravelines. Qui plus est, avec le vieillissement des centrales et la prolongation de leur durée de vie au-delà des 30 ans prévus à l'origine, l'hypothèse d'une catastrophe devient hélas très probable...

Une tromperie :
 
Les citoyens doivent prendre conscience que les simulations d'accident nucléaire, de même que les distributions de pastilles d'iode, sont seulement destinées à faire accepter à la population l'éventualité pourtant intolérable d'une catastrophe nucléaire.

Une chose est d'organiser une simulation en évacuant plusieurs milliers de personnes pour seulement quelques heures. Mais, en cas de véritable accident nucléaire, en situation de panique, il est évident que rien ne se passera comme prévu. Et, de toute façon, des questions fondamentales restent sans réponse :

- comment évacuer des centaines de milliers de personnes (et non quelques milliers prévues et prévenues à l'avance comme dans l'exercice de ce mardi) ? Dans un contexte de panique, on peut hélas prévoir des embouteillages gigantesques de personnes tentant de fuir en voiture, des mouvements de panique, etc.
 
- évacuer ces centaines de milliers de personnes durablement (et non le temps d'un exercice) ? La Belgique sera elle aussi contaminée, de même que la région parisienne. Rappelons que le nuage radioactif de Tchernobyl a touché toute l'Europe…
 
- à Tchernobyl, 800 000 liquidateurs se sont sacrifiés pour stopper la catastrophe. Qui ira si une catastrophe nucléaire se produit en France ?

25 ans après la catastrophe de Tchernobyl, des zones entières sont évacuées pour des siècles, et des millions de personnes vivent toujours dans des zones contaminées, où la situation continue de s'aggraver: nourriture contaminée par le Césium, des milliers d'enfants touchés par des maladies de personnes âgées (cœur, foie, rhumatismes, etc.)…
 
Le nucléaire est un risque incomparable à tous les autres. La seule façon de se protéger contre ce risque est de fermer au plus vite toutes les installations nucléaires, militaires ou civiles, et non d'organiser de dérisoires exercices qui ne sauveront personne en situation réelle.

 


Observatoire du nucléaire