Communiqué du samedi 20 avril 2013

 
Otages: le prix du pillage de l'Afrique
par les sociétés françaises d'énergie

 
- Une indécente "union nationale" pour masquer les vraies questions
- Des expatriés grassement rémunérés pour piller les pays du Sud

 
 
La "célébration" de la libération de la famille Moulin-Fournier, dans une ambiance de "communion nationale", est tout simplement indécente. Certes, on ne peut que se féliciter de la fin de la détention de cette famille, et en particulier des enfants, mais la moindre des choses est de se poser des questions sur la présence en Afrique des sociétés françaises d'énergie… et de leurs expatriés.
 
La plupart des médias ne pointent, comme seul "bémol" à cette libération, que l'éternelle question de la rançon versée ou non par la France, directement ou indirectement, aux ravisseurs. En réalité, cette question est secondaire (et de toute façon tranchée : chacun sait que, malgré les paroles officielles, des rançons sont versées).
 
La vraie question soulevée par les enlèvements de salariés d'Areva au Niger, et de GDF-Suez au Cameroun, est celle de la politique néocoloniale de la France en Afrique, principalement pour des raisons d'accaparement des ressources en énergie (uranium, pétrole, gaz).
 
Il est d'ailleurs saisissant de noter que l'industrie nucléaire est imposée par l'État en France, depuis 40 ans, sous prétexte d'une prétendue indépendance énergétique. Or, si cette dernière était vraiment de mise, les entreprises françaises de l'énergie (Areva, Total, GDF-Suez, etc) n'auraient pas à piller les ressources de pays étrangers ! Elles n'auraient pas à rémunérer grassement des cadres pour assurer ce pillage… ni à tenter de les faire libérer lorsqu'ils sont enlevés.
 
L'Observatoire du nucléaire rappelle que l'intervention militaire française au Mali, de même que le maintien depuis des décennies des troupes françaises en Afrique (en particulier au Tchad), ont pour but premier, voire unique, de sécuriser la mainmise des sociétés françaises sur les ressources en énergie, qu'il s'agisse d'uranium pour Areva au Niger, de pétrole pour Total dans divers pays, de gaz pour GDF au Cameroun, etc.
 
Hélas, les citoyens français ne sont pas alertés sur ces questions fondamentales, désinformés par la propagande d'Etat qui dénonce de "méchants ravisseurs" (ce qui est d'ailleurs parfois le cas) et célèbre les libérations d'otages, pour mieux occulter les causes réelles de ces situations dramatiques.

 


Observatoire du nucléaire