Observatoire du nucléaire - Communiqué du 25 janvier 2013


Fessenheim : M. Proglio (EDF)
gagne du temps et parie sur la
défaite de M. Hollande en 2017


Au vu du peu d'empressement du Président Hollande à mettre en oeuvre sa promesse de fermer la centrale nucléaire de Fessenheim "fin 2016", il n'est pas étonnant de voir le ministère de l'écologie produire des arguments… défavorables à cette fermeture !

Pour sa part, de toute évidence, M. Proglio parie sur la défaite de M Hollande lors de la présidentielle de 2017 au détriment d'un autre candidat qui, une fois élu, annulerait la fermeture de la centrale de Fessenheim.

Si le PDG d'EDF fait mine se plier à la promesse présidentielle, il est en réalité engagé dans une course de lenteur dont l'objectif est d'empêcher la fermeture de la centrale de Fessenheim avant l'élection présidentielle de 2017.

Qui plus est, des voix s'élèvent pour prétendre que la fermeture de Fessenheim, imposée par le pouvoir politique, obligera l’État à verser de lourds dédommagements à EDF.

Or la solution à cette affaire étant d'une simplicité enfantine : il faut que ce soit l'entreprise EDF elle-même qui décide de fermer la centrale de Fessenheim. Dès lors, plus besoin de loi, de dédommagements, de circonvolutions.

Si le PDG d'EDF ne prend pas lui-même cette décision, il doit illico être remplacé. M. Proglio a lui-même reconnu que l’État pouvait le remercier à tout moment, ajoutant clairement : "Vous savez quand vous êtes actionnaire à 85%..."

Il est donc évident que M. Hollande a tous les moyens, officiels et officieux, pour débarquer M. Proglio et faire en sorte que soient engagées immédiatement un certain nombre d'opérations de démantèlement de la centrale.

Bien sûr, il faudra des années avant de s'attaquer aux réacteurs proprement dits, mais il est d'ores et déjà possible, et a fortiori d'ici fin 2016, de supprimer divers bâtiments qui sont dits « annexes » mais sans lesquels l'exploitation de la centrale devient impossible.

C'est en ce moment que se joue l'avenir de la centrale nucléaire de Fessenheim, avec en toile de fond la prééminence du lobby nucléaire sur le politique. M. Hollande cèdera-t-il devant le sarkozyste pronucléaire Proglio ? Il semble bien que oui...


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