Observatoire du nucléaire - Communiqué du jeudi 24 mars 2011

 

Audit des centrales nucléaires françaises :
un subterfuge au résultat déjà connu

- M. Fillon espère que, dans six mois, l'émotion causée par la catastrophe de Fukushima sera retombée...

- Le Président de l'Autorité de sûreté nucléaire a d'ores et déjà annoncé qu'aucune centrale ne sera arrêtée !

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Le 1er Ministre F. Fillon tente
de protéger l'industrie nucléaire

 

L'audit des réacteurs nucléaires français, annoncé aujourd'hui par le Premier ministre François Fillon, est une opération de contre-feux dont le résultat - qui doit être annoncé dans 6 mois - est connu à l'avance : l'Autorité de sûreté nucléaire expliquera que les réacteurs français sont "parfaitement sûrs".

D'ailleurs, hier mercredi 23 mars 2011, le Président de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), André-Claude Lacoste a déclaré au cours d'une réunion des agences de sécurité nucléaire européennes à Helsinki : "Il n'y a aucune raison de fermer quelque centrale que ce soit en France".

L'audit annoncé par M. Fillon est donc clairement un subterfuge visant à gagner du temps et éviter la remise en cause de l'industrie nucléaire française. M. Fillon espère que, lorsque le verdict (positif) de l'audit sera annoncé dans six mois, l'émotion causée par la catastrophe de Fukushima sera retombée et que les citoyens auront recommencé à vivre en oubliant que l'éventualité d'une catastrophe nucléaire en France est hélas de plus en plus probable.

En réalité, tout réacteur nucléaire a vocation à causer une catastrophe. La réaction nucléaire dans un coeur de réacteur est une opération terriblement dangereuse qui est censée être contrôlée et refroidie par des systèmes complexes qui, l'actualité le montre, peuvent être mis à mal par des scénarios imprévus. Qui plus est, les centrales nucléaires françaises sont vieillissantes et donc de plus en plus dangereuses.

De fait, les contre-feux organisés ces jours-ci par l'industrie nucléaire - qui prétend qu'une catastrophe ne peut pas avoir lieu en France - et le pouvoir politique - qui tente d'empêcher toute remise en cause du nucléaire français - relèvent à la fois de la tromperie et de la plus totale irresponsabilité : de toute évidence, c'est seulement quand une catastrophe nucléaire aura eu lieu en France que ces gens reconnaîtront leurs torts. Mais ce sera hélas trop tard.


Observatoire du nucléaire