Observatoire du nucléaire - Communiqué du 2 juillet 2012

Réacteur ASTRID : le retour de SUPERPHENIX

Le gouvernement PS-Verts va-t-il entériner ce nouveau délire du lobby nucléaire ?

 

Allant de déconvenues (en France : Superphénix, EPR, etc) en catastrophes (Tchernobyl, Fukushima), l'industrie nucléaire a besoin de faire croire qu'elle progresse malgré tout. C'est ainsi que, en l'an 2000, est né de façon parfaitement artificielle le concept de « réacteurs nucléaires de 4ème génération ». Les vieux réacteurs des années 50 et 60 ont été rebaptisés a posteriori « réacteurs de première génération » et ceux des années 70 et 80 « de deuxième génération ».

La prétendue « troisième génération » a été inventée pour désigner les réacteurs plus récents (EPR, AP 1000), qui sont pratiquement indentiques aux précédents et dont aucun ne fonctionne à ce jour. Enfin, une fumeuse « 4ème génération » désigne des réacteurs littéralement magiques car aptes à régler la quai-totalité des problèmes rencontrés à ce jour.

En réalité, une fois mis à part quelques projets « exotiques » qui n'existeront jamais ailleurs que sur le papier, cette « 4ème génération » est tout simplement une énième tentative de faire fonctionner des surgénérateurs. L'industrie nucléaire mondiale échoue consciencieusement dans cette voie... depuis 60 ans : cette prétendue « 4ème génération » existait déjà aux débuts de l'ère nucléaire !

Notons que, 15 ans avant Fukushima, le Japon a connu un accident grave dans sa tentative de surgénérateur à Monju (cf http://bit.ly/N1SBIn ). La France a aussi connu dans ce domaine une déconvenue gigantesque avec l'échec retentissant et ruineux de Superphénix.

De fait, l'opinion publique n'accepterait sûrement pas que le CEA gaspille des milliards dans une nouvelle tentative. Alors le CEA change le nom - bonjour « Astrid » ! - et l'emballage (« 4ème génération »), mais il s'agit encore et toujours d'essayer de faire fonctionner « un réacteur à neutrons rapides refroidi au sodium ».

ASTRID n'est donc que le retour de Superphénix qui, comme prévu par la légende, renait encore de ses cendres. Un nouvel échec est inévitable mais, d'ici là, beaucoup de gens et d'entreprises se mettront de l'argent dans les poches, à commencer par Bouygues, inévitable partenaire de toutes les pollutions...

Le projet ASTRID, initié par Jacques Chirac et prolongé par N. Sarkozy, continuera-t-il sous François Hollande avec l'aval du gouvernement PS-Verts ?

Pour approfondir, cf http://reacteur.generation4.free.fr


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